Née en 1985 à Budapest, Andrea Éva Győri est l'une des artistes hongroises les plus intéressantes de sa génération. Son travail est axé sur une exploration douloureusement sincère du plaisir féminin, d'une part, et sur les thèmes de la douleur et de la maladie, d'autre part. Ses œuvres, réalisées essentiellement ces derniers temps sous forme de dessins, de vidéos et de céramiques, sont empreintes d'une confrontation impitoyable avec le corps et l’esprit humains. Son travail se caractérise principalement par une grande honnêteté avec laquelle elle approche également l’humain qu’elle dépeint. Ainsi a-t-elle, dès 2012, entamé un projet particulier : comme à l’époque, elle ne disposait pas de douche dans son appartement, elle s'invitait chez d'autres personnes pour se laver. En récompense, les propriétaires des douches pouvaient filmer ou photographier l'artiste au moment où elle se lavait. Lors de l’avant-dernière Manifesta qui s’est tenue à Zurich en 2016, elle a collaboré avec une thérapeute spécialiste de la sexualité avec laquelle elle a exploré l'orgasme féminin. Après avoir instauré un climat intime d’honnêteté, de confiance et de plaisir, Andrea Éva Győri a dessiné des femmes en train de se masturber qui la rejoignaient pour partager avec elle leurs fantasmes sexuels et leurs expériences de la masturbation. Une multitude de dessins ont été produits depuis lors. D’abord naïfs, ils ont ensuite évolué vers des ensembles figuratifs de motifs et d'actes sexuels sans tabous qui interrogent l’observateur.
La suppression des tabous est une autre des préoccupations principales de l’artiste qu’elle exprime douloureusement dans un nouveau projet. Pour son exposition à la Vleeshal 2018 à Middelburg (Pays-Bas), Andrea Éva Győri a réalisé une nouvelle série de dessins, sculptures et vidéos qui offrent un regard ouvert sur sa relation à son propre cancer. L’artiste a produit des créations spécialement pour son passage à l’IKOB, qui doit permettre de découvrir l'œuvre de cette jeune artiste lors d’une première grande rétrospective.

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Le Bulletin № 9
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Vue de l'exposition, Andrea Éva Györi, DEEP JAW RELAXATION, © IKOB - Museé d'Art Contemporain, Photo: Ludovic Beillard